dimanche 17 juillet 2016

Elégance et finesse

Hé ouais, "élégance et finesse", vous avez vu comment on parle de moi en Picardie ? (*séance de narcissisme poussée et assumée, et surtout complétement sortie du contexte*)

Plus sérieusement, un bel article signé Daniel Muraz sur le troisième numéro de La Niche du DU, lui même géré et illustré par tous pleins de mes potes et de mes élèves-padawan, et ça c'est la classe ! :)


Le conte est bon (et picard) avec la Niche du Déhu

Après le projet de revue dessinée picarde, restons en un peu encore avec la production régionale. Et une réalisation déjà bien ancrée désormais : la revue annuelle des étudiants du diplôme universitaire de bande dessinée de l’UPJV. Avec des histoires courtes des jeunes auteurs et des illustrations de leurs (grands) formateurs.
La Niche du Déhu apporte la culture traditionnelle picarde sur un plateau...
La Niche du Déhu apporte la culture traditionnelle picarde sur un plateau…
La troisième édition est sortie, c’est aussi une tradition, pour les Rendez-vous de la bande dessinée, le week-end-dernier.
Après une « Hutte du Déhu » 2014 sur le thème de la guerre, puis un second numéro dédié au temps, en hommage à Marc-Antoine Mathieu, place cette fois – non sans une certaine logique – à la Niche du Déhu. Et cette « niche » d’auteurs là affirme sa couleur et sa nature picarde !
Dès la couverture, signée Yulenka, et représentant un Lafleur plutôt enjoué, le numéro accroche l’oeil. Réalisé cette fois en collaboration avec Edmond Baudoin, Damien Cuvillier, David François, Alex-Imé, Benjamin Lacombe et David Perimony, ce recueil de 44 pages fait donc la part belle à la région, ses contes et légendes (enfin, à la Picardie, même si un tampon facétieux précise une production « 100% Hauts de France »).
Si les récits se montrent donc assez homogènes et, forcément, guère surprenants, le travail graphiste est nettement plus varié. Même si certains trahissent un manque d’expérience certain. On retiendra le travail de Pauline Laurencon, qui illustre le conte de Jean des Tchots poés, du village de NeufMoulin, avec un trait moderne, tendant vers l’abstraction. Approche aussi très poétique et légère avec Viktoriia Arnaud et sa belle évocation picturale de Saint-Séverin déprimant dans les marais de la Somme et rêvant de couleurs claires et vives.  A l’inverse, Quentin Dutot propose une version effrayante de la « dame blanche » du château de Chantilly, avec un dessin expressionniste, au crayon et tout en nuances fantomatiques de gris.
Enfin, on saura gré à Castiel Garaud de nous expliquer pourquoi le vent tourne sans cesse autour de la cathédrale d’Amiens….
Au total, neuf histoires courtes font donc revivre ces instantanés de la culture ancestrale picarde.
Capture
Le Karimaro de Damien Cuvillier.
Mais le magazine (44 pages, papier cartonné) est également ponctué de superbes illustrations des « encadrants » de la formation. Edmond Baudoin y dessine une (belle) fille, issue d’une fable de La Fontaine. Damien Cuvillier fait revivre le « Karimaro » du Santerre, sorcier avec son biniou capable de commander aux brumes. Alex-Imé, capte avec élégance et finesse la beauté des marsulènes, ces ondines picardes vivant près des étangs.
Prenant le contrepied, David François restitue une Marie Groëtte, sorcière de l’Artois d’une laideur si impressionnante qu’elle paraît surgir de la feuille. Dans ce même registre, mais avec une touche plus délicate et éthérée, David Perimony donne vie à Ameké, l’esprit du feu. Et Benjamin Lacombe conclue l’exercice avec un joli petit renard très classe, lui aussi popularisé par le « Picard » La Fontaine.
A l’image du dessin de couverture, c’est en tout cas une belle manière d’amener une partie de la culture picarde sur un plateau…
L'ambiance très gothique des planches de
L’ambiance très gothique des planches de Quentin Dutot.

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