BD annulée

A l'Automne dernier, j'ai commencé à travailler sur un album de BD de Commande.

Le timing était un peu serré, j'ai donc fait un certains nombre de page en assez peu de temps.

Et puis la vie recelant son lot de surprise plus ou moins taquines, le projet a été annulé du jour au lendemain (ou plus exactement, pour ma part, en 4 heures de temps, passant d'un coup de fil à la :

"Modif sur page 5 et 7, et pour les suivantes essaye de faire ça, et ça. Merci, bisous."

à

"Allô Houston, un problème..."

Ca arrive.

Je ne vais pas non plus faire croire que j'ai sauté au plafond en mode "ah bah oui, OK, c'est parti pour la suite, qu'est-ce que je vais dessiner moi aujourd'hui à la place ?"

Nop, ça a encore laaargement fait émergé un lot énormes de question sur ce "métier qu'on se demande quand est-ce que c'est encore un vrai métier", d'épuisement psychologique, de larmes, de colère-tristesse, et de désœuvrement.

Heureusement, Theme Hospital, le jeu des années 90, était là pour me faire croire que j'étais une gérante hors pair, une businessman de talent, et m'aider à remonter la pente. (j'ai fini le jeu pour la première fois de ma vie ! La moi de 10 ans aurait été si fière !)

Bref, bref, bref, plus de trois mois ont passé, et moi j'en ai marre d'avoir des projets entiers qui restent au placard, pendant qu'on me demande "bah alors, toujours pas de nouvel album" (ah bah non, quand la moitié n'est disponible que dans un Dom-Tom et quand on arrive au 5 ou 6e album en cours qui se fait annuler, forcément, je suis moins visible en librairie).

Bref, je ne dirai rien de plus sur ce projet, par respect et pour ma maison d'édition, et pour tous les gens qui ont gravité autour de près ou de loin, et pour les personnes qui l'ont fait annuler qui devaient sans doute avoir leurs raisons.

Ne voyez aucun sarcasme dans cette dernière phrase, je suis très sérieuse.

Ca arrive de changer d'avis. J'avoue que j'aurai préféré que ça soit décidé au bout de 2 pages, ou même avant que le projet commence, mais au moins, j'aurai appris à dessiner tout ce que je n'aime pas : des bâtiments, des costards-cravates, et des foules. C'était sacrément formateur.

 

* Point purement technique :

les planches ont été réalisé sur deux A4 mis bout à bout.

Elles sont donc dans un format A3 pas exploité entièrement (entre A3 et A4 dirons-nous).

J'ai réalisé un storyboard au critérium, puis un crayonné abouti sur photoshop, avec parfois ajout de photo de décors pour avoir un support,

puis impression de mon crayonné en couleur très pâle sur des feuille de papier à imprimante LES PLUS BASIQUES DU MONDE*, et "encrage" au critérium.

Les marges ont été ajoutées sur Photoshop, et l'encrage critérium "cleané" également sur Photoshop.

* je tiens à insister sur le fait que je ne suis pas de l'école "pour travailler professionnellement, il faut que ça coûte cher". Pour ce projet j'avais juste mes feuilles super basiques, mon fidèle critérium 0,9 que j'ai depuis des années, mes mines à critérium 2B super grasses qui font un trait plus noir qui me permette de moins m'abimer les poignets en appuyant comme une bourrine sur mon crayon pour que le trait se voit. La gomme de mon critérium.

Et puis de quoi imprimer tout ça.

Voili voilà.